6 avr. 2010
Bangkok, les chemises rouges aux prises avec les forces de l'ordre
Avez-vous vu ce grand film qu’est Ran ? Une grande oeuvre d’Akira Kurosawa où est conté le destin d’un royaume médiéval nippon qui se déchire dans un ballet sanguinolent. Trois frères qui ont chacun levé leurs propres armées aux bannières colorées s’entretuent dans une sarabande infernale.
C’est à peu près Bangkok avec ses chemises jaunes, rouges, bleus, blanches et la toute dernière : rose… des anti chemises rouges occupants les artères commerciales
A chaque nouveau pas de danse c’est un peu chaotique.
En ce moment le gouvernement veut expulser les chemises rouges de la grande artère commerciale de Bangkok car selon les propres mots du premier ministre Abhisit Vijjajjeva « ils ont dépassé les limites ». Dans la foulée il a demandé à la justice un mandat d’expulsion mais celle-ci, comme en 2008, a renvoyé la balle au gouvernement « vous avez déjà les pleins pouvoir avec l’ISA (Internal security act) »
Du coup Abhisit doit agir mais sans l’aval explicite de la justice. Ce qui l’embête car c’est à lui de prendre la décision et le blâme s’il y a de la casse.
Les motivations « taksinniennes » des chemises sont on ne peut plus discutable. Thaksin, le thaïcoon ex premier ministre en fuite est une crapule. Mais ordonner aux manifestants de quitter les rues alors que d’autres manifestants en chemises jaunes ont pu occuper sans qu’ils soient chassés ni même poursuivi, les aéroports de Bangkok donne une image assez juste des standards locaux ou devraient je dire des doubles standards…
Pour l’heure la confrontation entre les chemises rouges et les forces de l’ordre semble imminente si ce n’est déjà en cours. Enfin on ne sait jamais avec la Thaïlande leur arène politique est pleine de rebondissants, surprises et coups tordus voire coup d’état…
Je saluerais au passage Hun Sen qui dans son royaume voisin a décrété que les manifestations ce n’est pas plus de 200 personnes. Ce grand démocrate issus des rangs de l’angkar ne laissera pas la « chienlit » s’installé.
Aucun risque et Than Shwe son homologue birman fait de même.
A Bangkok par contre cela devient horriblement compliqué. Jusqu'aux années 90 l'armée rêglait ce genre de problème en deux temps, trois mouvements.
- Dispersez vous !
- Non !
Bon...
-En position,
-En joue,
-Feu...
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