Cela sonnait comme un propos de table d’un
convive trop éméché, d’une petite crasse que l’on fait à son emmerdeur de voisin,
bref une mauvaise blague sans lendemain.
La comparaison idiote entre Thaksin Shinawatra
et Aung Sang Suu Kyi était un amuse gueule. Le plat de résistance fut la
nomination le 27 octobre lors d’un sommet de l’Asean en Thaïlande de Thaksin,
l’ex premier ministre milliardaire véreux en fuite conseillé économique du
gouvernement cambodgien.
L’annonce d’Hun Sen n’avait guère été prise au
sérieux. Vue la polarisation extrême de la Thaïlande entre rouge et jaune,
entre pro et anti Thaksin cette nomination ne peut être perçu que comme une
grosse ingérence dans les affaires intérieures du pays voisin. On peut toujours
rétorquer que Bangkok accueille régulièrement Sam Rainsy mais l’opposant à Hun
Sen n’est pas en mesure de rameuter des milliers de partisan et défier Hun Sen
à Phnom Penh. Et pourtant c’est réel, sa majesté Norodom Sihamoni a signé le
décret « Thaksin ».
Fureur immédiate de Bangkok qui a rappelé son
ambassadeur. La dernière fois c’était en 2003 lors de sac de l’ambassade thaïe
à Phnom Penh. Cette fois ci cela parait excessif mais Bangkok se devait de
réagir. Elle l’a fait lourdement en annulant un MOU (memorandum of
understanding) concernant l’exploitation commune des eaux territoriales
potentiellement riches en hydrocarbures mal définie entre Cambodge et
Thaïlande. Phnom Penh a rétorqué qu’en récusant un traité international Bangkok
ne respectait pas le droit international. Avec un coup d’état tous les cinq ans
en moyenne la notion de droit est de toute façon des plus relatives en
Thaïlande. Ne parlons pas du droit cambodgien.
Mais le gouvernement d’Abhisit a porté là
où cela fait mal car Hun Sen invité aux cérémonies du 14 juillet avait annoncé
un accord d’exploitation avec Total. Rien ne s’est concrétisé par la suite. Maintenant…
Histoire d’apaiser les tensions les fous
furieux du PAD, les « jaunes » appellent au boycott du Cambodge… Déjà
qu’ils braillent pour que Preah Vihear soit remis à la Thaïlande, c’est le
bouquet qui pue l’ultra nationalisme le plus bête.
Pour l’heure cette querelle autour de Thaksin
n’excite que les gouvernements, les frontières demeurent ouvertes même si à
Poipet les Thaïs ont fuit les casinos en apprenant la nomination de Thaksin.
Ils sont joueurs mais apparemment pas
fan de roulette russe. Au cas où les Cambodgiens s’excitent ils ont abandonné
les tables de jeux.
Pour la plupart des personnes avec qui j’ai
évoqué la chose, la prise de position d’Hun Sen est incompréhensible. Pourquoi
une telle provocation ? Qu’a le Cambodge ou même Hun Sen a y gagné ?
Pour mas je dirais qu’Hun Sen dispose
d’informations non publiques. Enfin, c’est un geste surprenant.
Pour l’heure aucune des deux capitales
n’envisagent la fermeture des frontières. Vu qu’ils le disent c’est qu’ils y
pensent sérieusement…
Verra.
2 commentaires:
Vivement que ce se calme entre les 2 pays.. ce n est pas ca qui va faire avancer l economie du pays.
Vraiment incompréhensible cette histoire.
Que gagne Hun Sen à jouer la provoc ?
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