Juillet 2008, la nouvelle était à peine
crédible, un air de « déjà vu », un air pestilentiel où le leader de
l’opposition Anwar Ibrahim, premier ministre potentiel se retrouve une seconde
fois au banc des accusés pour sodomie. Dans la très pieuse Malaisie -surtout
hypocrite- la sodomie est condamnée lourdement avec des peines pouvant
atteindre les 20 années d’emprisonnement.
Anwar Inbrahim le sait particulièrement bien
pour avoir été emprisonné pour des charges similaires entre 1999 et 2004 avant
d’être finalement relâché après que la justice –ne parlons pas trop vite- l’ait
blanchi et levé la charge de sodomie.
Cette fois-ci l’affaire est gravissime Saiful
Azlan (26 ans) accuse Anwar Ibrahim (62 ans) de l’avoir -sauvagement comme il
se doit- violer. Vous aurez noter l’age du plaignant tout autant que celui de
l’agresseur qui se plaint de mal de dos chroniques depuis son passage en prison
où il fut tabassé. Sur ce point Anwar est on ne peut plus crédible pour être
apparu devant ses juges avec une tête comme ça !
Celle de Saiful est d’autant plus discutable
que le jeune homme n’a pas réussi a faire constater les faits auprès de deux
médecins qui refusèrent de lui délivrer un certificat pour violences car le
pauvre n’en portait pas ou peu de traces. Ce qui n’empêcha pas moins Saiful de
porter plainte auprès de la police qui a diligemment enregistré sa déposition
et transmit l’affaire à une justice malaise tout aussi diligente.
Depuis Saiful est revenu sur sa déposition, ce
n’est plus un viol mais un consentement de sa part. En toute logique la justice
devrait le poursuivre, mais non, nous sommes en Malaisie et Saiful ne comparait
qu’en tant que victime et principal témoin.
Pas de quoi s’alarmer dans un pays où des
gardes du corps du premier ministre actuel reconnaissent avoir flinguer puis
disperser au C4 l’ancienne maîtresse d’un homme d’état dans tous ses états et
se voient condamner à mort. Durant cet autre procès spectacle les deux accusés
avancèrent qu’ils étaient commandités et n’avaient aucune raison de tuer une
personne qu’ils ne connaissaient pas. La cours leur intima de se taire, ce sont
eux les coupables, le commanditaire c’est une autre affaire… surtout pas celle de la justice !
Enfin Anwar Ibrahim a eu beau clamé son
innocence et dénoncé un procès politique -sans dec, Sherlock !- son avenir
politique est de nouveau en jeu.
Je le vois coupable, coupable et encore
coupable…
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