21 nov. 2009

Echecs sauce birmane



Une biographie birmane d’Obama disponible a Yangon.

Depuis août  et l’offensive/balayage des Kokangs c’est le grand est sorti au Myanmar.

Les pièces de l’échiquier bougent, le roi de Naypyidaw ayant retiré le pion kokang tout en ayant auparavant bloqué sa reine pour 18 mois supplémentaire sur la case « résidence surveillé ». En septembre la partie a pris une tournure offensive avec le positionnement de la pièce maîtresse (Tatmadaw/armée birmane) sur les cases « état Shan » face aux pions Wa, Mongla, Kachin.

Depuis la partie s’internationalise avec les deux joueurs majeurs que son Beijing et Washington. Dans cette partie d’échec endiablée l’adage, l’ennemi de mes ennemis est mon ami ne tient plus.  Nyapyidaw a beau détesté Beijing il n’en n’est pas pour autant un ami de Washington.  De son côté Beijing veut sécuriser ses frontières tout en utilisant le corridor birman pour atteindre l’océan indien en raflant au passage toutes les matières premières possibles. Washington lorgne aussi après les matières premières -quoique mollement comparé à l’ogre chinois- et vise surtout à contenir l’expansion d’un empire du Milieu renaissant de nulle part…

La bonne vieille stratégie de la guerre froide.  Pour l’heure l’Amérique utilise son nouveau joker de la main tendue pour réengager des discussions avec Naypyidaw dans une optique gagnant/gagnant. Genre adoucissez  votre mainmise sur le pays et la manne américaine sera à votre portée.

Cette nouvelle approche (si l’on peut dire, il n’y a pas grand nouveauté en fait) inquiète Beijing toute a ses projets d’infrastructures pétrolières et gazières entre Sittwe et Kunming. La chasse gardée birmane lui revenant de droit comme le reste de l’Asean, Beijing se satisfaisait fort bien du désengagement américain régional des Bush. La petite phrase d’Hilary Clinton « América is back in Asia» n’a pas du enchanté outre mesure la cité interdite.

C’est donc le grand jeu sur l’échiquier birman. Depuis quelques semaines Naypyidaw semble joué la carte US avec un nouveau dialogue.  Que le roi autorise sa reine a quitté sa case « résidence surveillée » reste improbable. Dans le même temps le roi a amassé ses troupes dans l’état shan. Ne cachant pas son irritation la Chine menace a demi mot, genre vous savez où son vos véritables intérêts…

Une belle partie d’échec où les deux joueurs principaux sont bien en mal de contrôler leurs pièces birmanes qui, il faut le dire, n’en font qu’à leur tête.



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