11 mars 2010

Bangkok voit rouge


Décembre 2008 au stade muncipal de Bangkok.

Prévenir tout désordre public, assurer la sécurité des personnes, etc. est la tâche lambda de tout gouvernement.

Nicolas 1er nous le serine assez : « qu’est ce que vous voulez que je fasse ? Que je laisse des jeunes brûlés vos voitures où que je les mettent en prison ? …. Dites les moi ! »

Le sourcil haut, l’œil inquisiteur il est très doué pour les monologues où le non n’est pas de mise. Pour résoudre les problèmes, là c’est une toute autre histoire.

Abhisit Vijjajjeva le premier ministre thaïlandais appuyé par une armée toujours prompte a obtempérer (enfin cela dépend de la couleur de votre chemise, c’est connu le rouge ça excite les pulsions laxistes…) joue au protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation.

Voici quelques jours des grenades ont été balancées sur des ATM, la très diligente police a arrêté les pilotes des motos (pas le lanceur) qui ont rapidement avoué qu’ils appartenaient au chemises rouges, etc, etc. Au passage leurs dires sont truffés de tels incohérences que s’ils sont indéniablement des pro Thaksin, le reste est une histoire invraisemblable d’un type qu’ils ont rencontré lors de manifs qui les a engagé pour piloter quelqu’un en ville… Ne pas cherchez a comprendre l’incompréhensible mais le réprimer : OUI !

Réunion d’urgence de l’état major en vue du « million de chemises rouges » qui doivent déferler sur Bangkok du 14 au 16 mars. Et bingo l’ISA « l’internal security act » est invoqué. Dans la seconde moitié de l’année 2009 l’état d’urgence qui donne les pleins pouvoirs à l’armée a été invoqué 7 fois (cela comprend le Sud profond musulman où il est renouvelé tous les trois mois depuis 2005). Cette semaine c’est pour Bangkok et les environs qu’il est invoqué. Bref l’armée à de nouveau les pleins pouvoirs pour gérer la situation et bien avant que d’éventuels troubles ne se soient produits. Notez que la même armée refusait systématiquement de sortir de ses casernes quand les gouvernements pro Thaksin avaient des hordes (petites comparées à celles des rouges) de chemises jaunes déferlants en ville et sur les aéroports.

Mercredi la presse gouvernementale annonce que les enfants de Thaksin et son ex femme viennent de prendre le large avant les journées rouges des 14, 15, 16 mars.

Et voici de nouveau le scénario jaune kaki contre rouge fugitif qui vont jouer une énième partition dans le soup opéra de la politique thaïlandaise.
Ce qu’il va se passé ce weekend :

- Le rouge est fade et se dilue rapidement, tout va pour le mieux dans le pays du sourire. Les élites traditionnels dominent comme toujours et le bon peuple se prosternent enfin avec de plus en plus de mal dans les articulations.

- Le rouge domine un instant et le kaki entre dans la danse. Loi martiale, le gouvernement civil démissionne pour que l’armée puisse opéré à son aise pour le salut de la Nation. Ce n’est pas véritablement un coup d’état car le gouvernement civil a volontairement remis le pouvoir aux généraux qui en urgence augmentent les budgets de la défense.

- Le rouge domine, l’armée est débordée, le gouvernement annonce des élections anticipées, Thaksin s’apprête à revenir d’urgence pour aider le peuple (j’exagère lui et ses proches/poches lui suffiront)…
Je penche pour un weekend sans réel évènement, tout montre que l’armée soutiendra coûte que coûte le gouvernement qui ne s’écroulera pas, ni ne dissoudra le parlement pour des élections anticipées qu’il est sûr de perdre.

Devrait prendre comme modèle le Myanmar 25 % des sièges réservés aux militaires et un alinéa stipulant que tout changement de constitution doit être approuvé par 75 % des parlementaires. Mais en Thaïlande les chemises jaunes sont plus démocrates, elles préconisent de choisir des citoyens connus, respectables et blah blah blah en lieu au lieu d’un scrutin national où les masses rurales peu éduquées ne sont pas capables de discerner leur réel intérêt…

Complet délire !

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