15 mars 2010

La junte birmane sur tous les fronts


Le rideau a été abaissé la semaine passée avec la promulgation de la première loi électorale qui encadrera les élections a venir.


Attendu, tout parti doit participer aux scrutins s’il veut être légalement autorisé et ne pas être dissous.

Attendu, la LND à le droit de rouvrir ses 300 antennes nationales, les membres du parti annoncent avoir quelques difficultés a rouvrir boutique. La photo ci-dessus est on ne peut plus parlante…

Inattendu, les membres des partis doivent montrés pattes jaunes et en aucun cas ne doivent être emprisonnés pour crimes. C’est inattendu certes mais si l’on y réfléchi un instant ce n’est guère étonnant. La junte prend toutes les précautions pour empêcher que la déroute électorale de 1990 se répète. La junte comme tout pouvoir autoritaire applique la loi à la lettre, une loi souvent calquée sur des modèles occidentaux et réformés selon les nécessités locales. En Europe les criminels emprisonnés ne sont pas spécialement conviés aux élections et en général expulsés de leur parti. Evidemment on peut toujours argués que la Dame du lac est prix Nobel de la paix, prisonnière politique mais ce genre de « détails » importe peu dans un système où on condamne sans trop se soucier du bien fondé de l’accusation. Le cirque John Yettaw en est un bon exemple.

Bref, la loi rien que la loi.

Bien entendu Aung San Suu Kyi n’a pas tardé à faire savoir sa mauvaise humeur et évoquer une « double sanction ». Cette nouvelle brimade montre à quel point les généraux craignent que même en prison son parti peut rallier les électeurs sous son icône. Ledit parti est une fois de plus désemparé et ne semble savoir que faire… ce qui n’est pas nouveau.

Pour l’heure il semble que le parti « génération 88 » va participer au scrutin. Si la LND ne participe pas au scrutin, elle va doucement sombrés dans l’oubli et la dissolution.

Dilemme digne de Shakespeare « être ou ne pas être » pour le front démocratique.

Aujourd’hui un autre front peut s’animer pour la junte birmane, celui des « gardes frontières ». Aujourd’hui expire un ultime ultimatum donné aux armées ethniques, inscrivez vous dans les gardes frontières encadrés par Tatmadaw, l’armée birmane ou faites face aux conséquences.

Celles-ci peuvent être la rupture des cessez feu signés au début des années 90. Quelques 70 bataillons birmans stationnent près des zones tribales, surtout du coté des Wa, ses saigneurs de la drogue disposent de 25 000 hommes sont relativement biens équipés pour ne pas être balayés en quelques heures comme les Kokangs en août dernier.

Beijing n’apprécie guère ce genre de développements qui nuisent à ses projets gaziers, etc. birmans. Washington qui prônait une nouvelle approche « la main tendue » a ravalé sa salive la semaine passée et va devoir tirer les conséquences.

Incorrigible ces généraux !

Enfin quel benêt aurait pu croire un instant que les élections allaient être crédible… il en va de la crédibilité de généraux parmi les plus vicieux de la région. Ils n’allaient quand même pas lâcher le morceau.

PS autre ultimatum du jour, celui des chemises rouges qui ont donné jusqu'a 12 h tapante (pour les chemises rouges ou pour l'armée ?) au gouvernement pour dissoudre l'assemblée et organiser des élections.

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