La Thaïlande en marche vers la démocratie

Heureuse surprise dans les rues de Bangkok, le million de chemises rouges promis pour le grand rassemblement du weekend dernier qui devait faire chuter le gouvernement n’était que 150 000.

Une heureuse surprise car il n’y a pas eu spécialement de violences durant ce weekend pourtant lourdement chargé en électricité.

Une heureuse surprise car si le mouvement s’est amoindri (40 000 personnes mercredi) il perdure sans que les forces de l’ordre ne soient intervenues pour disperser les manifestants. Du moins jusqu'à cet instant.

Avec du recul, 1992 fut une boucherie. La guerre à la drogue de 2003 fut une boucherie (2500 morts en trois mois). L’actuel conflit du sud profond avec les musulmans est une boucherie (janvier 2004…20??). Ce conflit localisé dépasse les 4000 morts et on dénombre de nouvelles victimes tous les jours.

Les manifs jaunes canaris de sept a déc 2008 étaient également un exemple de pondération (3 morts en tout me semble-t-il) et les forces de l’ordre n’ont pas bougé.

Les manifs rouges d’avril 2009 furent plus violentes (2 morts) et là l’armée a bougé. Par la suite les chemises rouges avancèrent qu’ils avaient des preuves comme quoi il y a eu nombres de victimes mais ne les ont jamais exhibé. Cela n’exonère pas les forces de l’ordre de tout abus mais bon vu leurs comportements usuels, elles ont été modérées.

C’est indiscutable.

Et cette semaine c’est aussi la modération qui l’emporte.

Une très heureuse surprise surtout si l’on pense aux pays voisins. Au Myanmar la répression de la révolution safran en 2007 fit officiellement 35 morts. Au Cambodge, le nouveau code pénal récemment voté valide une nouvelle loi où pour des « raisons de sécurité » le rassemblement de plus de 200 manifestants est interdit. Je demande à voir dans la pratique. En Malaisie me semble-t-il il faut d’abords demander l’autorisation à la police pour manifester. Au Laos/Vietnam/Singapour… qui manifeste ?

En clair la Thaïlande est un exemple régional ces derniers jours.

D’ailleurs un éditorial indonésien, un archipel qui a surpris le monde ces dernières années, encourageait les Thaïlandais à s’exprimer sans violence.

Un exemple mais pas une panacée, ce n’est pas demain qu’un pays de l’Asean sera une véritable démocratie où l’on pourra ouvertement exprimé son point de vue sans risque et surtout pas l’ex Kampuchea démocratique.